Tout a commencé le troisième jour, tôt, la pluie, quelques chats errants, et le bruit des vagues. En parcourant les routes de l’arrière-pays, j’ai pensé à la chanson „Roads“ de Robert Forster, que je peux presque chanter avec lui. Quelle charge émotionnelle cette route tout sauf plate a pour les autochtones, leur bonheur, leur tristesse. Des choses se passent. Enfin, arrivée au parking du Cap d’Erqui. Sur les panneaux, je lis et relis „Les plages sauvages“, comme si ce nom voulait évoquer avec force l’époque d’avant le tourisme omniprésent. Ou ces heures matinales où les chats et les chiens sont encore plus nombreux. Les lacs sont d’anciennes carrières de grès rose. Vient ensuite une zone où la bruyère se mêle aux genêts et aux ajoncs – un paysage aux nuances de gris éclatantes. J’aperçois le port. Et puis j’entre dans les plages sauvages, „Lourtuais“ et „Portuais“. En été, l’eau doit être d’un bleu turquoise. Je suis dans le flow de la marche, et j’atterris au café Karma, sur le port, l’odeur des toilettes me vient de l’autre côté – le plus drôle dans cet endroit, c’est le nom du café. De retour dans la voiture, la musique de „Marquee Moon“. „I spoke to a man / Down at the tracks / And I ask him / How he don’t go mad / He said, „look here, junior, don’t you be so happy / And for heaven’s sake, don’t you be so sad“. Tout a commencé le troisième jour, tôt, la pluie, quelques chats errants, et le bruit des vagues.