Après une nuit, hier, où le bruit des vagues m’a à la fois tiré du sommeil et bercé, j’ai roulé le long de routes côtières et me suis arrêté à chaque fois qu’une baie semblait complètement déserte. Je ne pouvais m’empêcher de rire lorsque je découvrais à midi un autre lieu de retraite sublime, un phare bien habillé, mais qui semblait hiberner dans le paysage, silencieux et retiré. Oublié par les marins et la communauté locale. Pourtant, le parking était loin d’être vide et la visite du phare est devenue le moment le plus convivial de la journée. C’est comme si les vingt touristes qui parcourent actuellement les Bretagnes s’étaient réunis ici. Georges, le propriétaire d’une créperie, qui portait un T-shirt de Leonard Cohen, m’a finalement invité avec Jean, Paul, Arnaud, Hélène et Marie (nous nous étions trouvés en train de bavarder) dans son restaurant, où un tourne-disque Technics délicieusement démodé et une collection de disques longs encore plus ancienne attendaient les clients. J’ai pu passer trois disques au cours des deux heures, et il s’agissait du premier album des Doors, „Year of the Cat“ d’Al Stewart, et d’une collection de sons de harpe bretonne. L’une ou l’autre amitié aurait pu se nouer ici, mais tout a finalement commencé à devenir très vite un souvenir.